Un souffle tiède et vif. Le goût de sel sur les lèvres. Le sable doux et chaud sur la peau. Le cri strident des mouettes. L'immensité du ciel bleu, qui se confond presque avec le bleu de la mer. La mer!
D'un bond de surprise, elle se redressa.
La soie, le cristal, le délicat parfum d'essences rares, la douceur du feu dans la cheminée, le toucher soyeux des tuniques de satins, tout le luxe, tout le confort, plus rien. A la place, la nature sauvage et libre d'un bord de plage.
Elle secoua la tête et essaya de se souvenir. Le château, les domestiques, ses parents, la mission, le message.Enfin, elle se souvins.
Elle se rassit lentement et laissa défiler les images une à une dans son esprit.
La première image qui lui vint en mémoire fût un château. Un grand château, un immense château. De grandes tours, de longues murailles, des centaines de fenêtres, des dizaines de portes.
Des visages. Le roy et la reine des nains. Ses parents.
Tout s'assembla, et elle réalisa enfin ce qui s'était passé.
Quelque chose n'allait pas dans son royaume. Elle l'avait senti mais ne savait ce que c'était. Or le fait qu'elle n'appréciait pas sa place d'héritière, elle n'aimait pas que ses propres parents lui cachèrent certaines choses. Elle avait surpris un jour une de leur conversation avec des ministres, des généraux et d'autre personnes tout aussi importantes. Elle n'entendit que quelques bribes de phrases, mais cela suffit à confirmer ses pensées. Quelque chose n'allait vraiment pas.
Elle apprit qu'un messager devait partir à la rencontre d'un homme dont elle ignorait le nom, mais qui pouvait les aider. Tout était flou et incompréhensible, mais elle enregistra tout de même le trajet que devait prendre le messager.
Lorsque vint le soir du départ de celui-ci, elle le suivit. Elle c'était muni de tout le matériel dont elle aurait pu avoir besoin durant le voyage, et en particulier de sa hache à cause des orques et des bestiaux infâmes qu'il y avait en ce bas-monde.
Elle le suivit donc, déguisée un homme , pour le côté pratique que possédait les habits masculins contrairement aux grandes robes qu'elle devait porter chaque jour, par "bonne conduite" comme disaient ses parents, et pour plus de sécurité.
Après quelques heures de marche, vers le levé du jour, elle attaqua le messager, le ligota à un arbre, non loin d'un village, et lui déroba son message. Ainsi son voyage commença.
Elle avait parcouru plusieurs milles lorsqu'un obstacle croisa son chemin. Deux trolls. Deux énormes trolls aussi répugnants l'un que l'autre. Elle s'en était débarrassé avec aisance, mais était blessée. Elle s'était réfugiée sur une plage sauvage et déserte.
Elle réfléchit un instant, assise sur le sable, les yeux rivés sur l'étendue d'eau. Elle était dans une situation étrange, mais préférait cette situation cent fois plus que celle qu'elle avait avant.
Elle sourit en pensant que plus d'une jeune fille enviaient sa place, mais elle, elle la détestait.
Une vie de princesse banale. Princesse Dellia Foudre-Lame, descendante des roys des nains. Promise comme toute les princesses, dès sa naissance à un prince qu'elle ne connaissait même pas. Qui avec un peu de chance était laid brutale, et d'une intelligence limitée. Bref, un sort tellement banal pour une héritière.
Elle resta un instant à admirer la beauté sauvage de la nature, goûtant avec plaisir à la liberté. Oui la liberté c'est ce qui lui manquait, et maintenant qu'elle l'avait, elle était prête à mourir pour la conserver.
Dellia était restée quelques jours sur cette paisible plage, avant de se remettre sur pieds et de terminer son voyage.
Après des jours de marche éprouvant, elle se fit surprendre par un étranger. Heureusement pour elle cet étranger, le Conteur, n'était pas un ennemi. C'était même le destinataire du message. Enfin elle arrivait à son but.
A peine arrivée, elle dût se battre encore une fois contre d'horribles et stupides bêtes. Mais cette fois, elle y mit toute sa rage, et elle se débarrassa rapidement de ces ennemis, grâce à l'aide du Conteur et de Cynn et Erachad, deux elfes assez étranges.
Enfin, elle eut quelques explications sur les tourments qui obscursissaient la sérénité du royaume. Elle apprit donc, qu'un traitre sévissait à la cours, et elle se mit en tête de lui trancher la gorge de ses propres mains, avec sa propre hache...